Mission "été 2008" (Shirley au Mali)

     Nous partons à cinq, chargés de 250 kilos de médicaments, vêtements, tenues de foot et ballons, livres etc...

Tout en faisant du tourisme, Shirley fait découvrir à son ami et à ses trois petits enfants, 13 14 et 15 ans, les actions de MAP.

     Accueillis à trois heure du matin à Bamako, nous passons la douane sans problème. Nous dormons chez notre amie et correspondante Aminata à Doumenzana, à 6 kms de Bamako. Visite du dispensaire et distribution des médicaments et de la layette pour les bébés. Tout est propre et bien tenu. Le médecin et ses aides nous font visiter le bâtiment et ses installations malgré tout sommaires. Aminata remettra la machine à coudre à une association de femmes et les tenues de foot à un club local.

     Après trois jours au Pays Dogon et ses environs, nous arrivons à Gao. Là, je remets 1200 euros à Sophie, femme extraordinaire avec qui nous coopérons depuis quelques années. Elle nous fait visiter le centre de nutrition qu'elle a crée et dont elle s'occupe entre autre. Une vie bien remplie, pas de temps perdu. Un coeur immense. Le lendemain, nous avons rendez-vous pour assister à la distribution du lait aux nourissons orphelins. Ici, pas de foyers de placement, les orphelins sont automatiquement adoptés par la famille. Un bébé vient d'arriver dans les bras de sa tante, il a 16 heures et est né dans l'ambulance qui transportait sa maman qui est décédée en le mettant au monde. Trop dur ! Je décide qu'il sera le bébé "MAP", nous le parrainerons. Une semaine plus tard Sophie m'apprend qu'il est baptisé MOUTA.

     Aliou, notre corrrespondant à Fafa, est venu nous chercher et nous prenons le bus avec lui pour son village à 160 kms de Gao. Nous y passerons trois jours inoubliables et trop courts, à vivre et découvrir avec les habitants. Une demie journée de pêche avec deux pirogues et six pêcheurs sur le Niger. Explications du fumage des poissons qui seront vendus au Niger et au Nigéria. Ecouter les besoins du village, voir comment les financer par des micro-crédits. Les trois garçons insouciants font des parties de foot endiablées avec les jeunes de Fafa entre deux plongeons dans le Niger pour oublier les 48° qui plombent sur nous. Entre deux tempêtes de sable, nous partons en moto à travers le désert, à 18 kms de là, pour découvrir les villages Peuls qui survivent près de la Mare de Sorori. Accueil chaleureux malgré la pauvreté qui règne dans ce coin perdu au milieu de nul part. Les femmes pilent le mil tandis que les hommes sarclent les champs fraîchement plantés. Ils utilisent des outils archaïques et aimeraient que nous leur offrions encore deux charrues pour avancer plus vite sous le soleil de plomb et récolter plus à condition qu'il pleuve et que les sauterelles ne viennent pas dévorer les récoltes. C'est ma troisième visite au Mali et je commence seulement à comprendre un peu ce peuple fataliste par force.

     Une fois encore, je rentre en France, très riche de ce que j'ai vécu et prête à revenir au Mali dès que possible, pour aider ces gens si pauvres et qui savent donner et partager sans compter.

Quelle belle leçon !

Shirley.S